PORTRAIT | Agathe Leclerc
Passer du master en finance et la vie à l’autre bout du monde en Afrique du Sud… aux mains dans la terre et la vie à 2 dans un camping-car en France, ce n’est pas forcément une crise précoce de la trentaine !
Ceci est mon histoire jusqu’au jour où je suis devenue une actrice à impact positif.
Aujourd’hui, je pars à la rencontre de celles et ceux qui vivent en harmonie avec le vivant !
La belle vie d’étudiante
Par où commencer…. Dans les grandes lignes pour vous dire d’où je viens : j’ai un parcours assez classique, après le bac j’ai fait une école de commerce à Lille en 5 ans (3 ans de bachelor et 2 ans de master). On ne va pas se mentir, j’ai eu la chance d’être toujours plutôt à l’aise à l’école, bonne élève, tout roulait facilement ! J’ai profité de tout ce que l’école de commerce avait à m’offrir : plein de potes, des tonnes de soirées, l’organisation du BDS (Bureau des Sports) et surtout des échanges à l’étranger : 1 an à Taiwan, 1 année de césure à Paris, 1 semestre en Inde, un mémoire en Colombie et un dernier long stage en Afrique du Sud … La belle vie quoi !
Affronter la réalité
Et puis vient la fin de l’école et le début du vrai boulot. Et inévitablement, je me retrouve face à cette question qui traînait depuis bien longtemps dans un coin de ma tête : qu’est-ce que j’ai envie de faire de ma vie, tous les jours de ma vie (oui rien que ça) !? Ba oui, c’est ça de faire l’autruche ! Au bout d’un moment il faut affronter la réalité, s’avouer qu’être vissée sur une chaise derrière un écran d’ordi, ça me fout le bourdon ! J’ai goûté à l’entrepreneuriat social et mis le doigt sur un tas de choses qui semblent ne pas tourner rond dans notre société. Mais une fois que je me suis dit ça, qu’est-ce que je fais ? Grosse remise en question, un peu de panique, l’impression que toutes mes certitudes s’écroulent, surtout quand tous mes potes d’école semblent super épanouis et comblés dans ce quotidien qui pour moi n’a pas de sens.
Premier faux départ
Je pense que c’est à ce moment-là, 6 mois après la fin de mes études, que j’ai essayé de prendre la chose à bras le corps : qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? Sujet hyper angoissant pour moi, de peur de ne jamais y trouver de réponse. Alors on y va, je commence par aller voir une conseillère d’orientation, je fais du bénévolat à côté de chez moi, puis je prends le temps de rencontrer une bonne trentaine de personnes qui travaillent dans les milieux de l’éducation, l’humanitaire, la réinsertion professionnelle… Je me gave d’informations, j’explore, je sors de ma zone de confort. Et au bout du compte, je trouve un boulot pour partir vivre en Afrique du Sud avec mon copain : je vais faire de la création de contenu pour une entreprise qui propose des missions de volontariat à l’international. Autrement dit : retour à zéro ! On change d’environnement mais pas de quotidien, nouvelle routine vissée sur ma chaise mais avec vue sur la montagne !
Le vrai déclic : le biomimétisme
Donc inévitablement, après 1 an en Afrique du Sud, je me retrouve au même point qu’à la fin de mes études : mon boulot ne m’épanouit pas, mille questionnements, grosse quête de sens etc. C’est à ce moment-là que j’entends parler du biomimétisme. Je me plonge dans le livre de Janine Benyus « Quand la nature inspire des innovations durables », et là, gros déclic ! Enfin une vision de la vie qui fait sens, qui me parle, qui me donne envie : comprendre que l’Homme a tout à apprendre du vivant qui l’entoure, que vivre en harmonie avec le vivant me fait bien plus vibrer que d’accumuler de l’argent au détriment de l’environnement ou des gens ! J’ai la chance d’avoir un copain qui se pose tout autant de questions que moi et qui s’émerveille aussi devant le biomimétisme ! Alors ni une ni deux, on se forme au biomimétisme, ici en Afrique du Sud. Plus envie d’attendre, on veut passer à l’action, être enfin un peu maîtres de notre avenir ! On décide de se lancer dans une quête un peu folle : on va partir sur le continent américain à la recherche d’innovations sociales inspirées par le vivant, trouver des organisations biomimétiques qui prennent soin des Hommes et de la Terre.
Le retour des commerciaux
Remontés comme jamais, on rentre à Paris, on se sert de ce que l’on a appris pour monter un joli dossier et faire les commerciaux à la recherche de sponsors pour notre projet innovant et dans l’air du temps. On déchante assez vite… L’idée plait beaucoup mais clairement pas assez pour y mettre de l’argent. Après 8 mois à réseauter, relancer, rencontrer, remanier notre projet, se vendre à toutes les sauces, on ne se reconnait plus dans ce qui nous donnait envie au départ. Alors on décide d’acheter un camping-car et de partir sur les routes de France pour rencontrer près de chez nous, ceux qui vivent en harmonie avec le vivant ! Au bout de 3 semaines il n’était plus question de partir à l’étranger. Voilà comment il y a un an est né le projet Pandorama !
Accepter de sortir du cadre
Les premiers mois, pas évident du tout pour moi d’accepter ce gros changement de vie : pas de salaire fixe, pas de « métier », pas d’adresse non plus, le sentiment de n’avoir aucun contrôle et pourtant je n’ai jamais autant appris et été épanouie. En 1 an, on a suivi 4 formations en permaculture, rencontré 25 projets qui repensent notre relation au vivant, réalisé 12 interviews, 3 (bientôt 4) podcasts, concrétisés des partenariats financiers pour vivre (un peu) de ce projet et surtout, on s’éclate au quotidien !
A la question : qu’est-ce que je veux faire tous les jours de ma vie ? Maintenant je sais que j’aime mille choses différentes et que j’ai le droit de ne pas avoir un métier bien identifiable. Ce qui me botte réellement, c’est de donner envie aux autres de vivre en harmonie avec le vivant.
Aujourd’hui, avec Baptiste, on propose des initiations à la permaculture appliquée à l’entreprise, on continue à réaliser des podcasts et des rencontres incroyables… Et surtout, on travaille à l’ouverture d’un lieu de vie qui sera un doux mélange d’accueil, de formation, de production artisanale et événementiel. Oui, ça fait beaucoup de choses à la fois, mais on est comme ça et on l’accepte !
Mon conseil :
Quand on commence à se poser des questions… on ne peut généralement pas faire marche arrière et tant mieux ! Pour rien au monde je ne changerais ces moments désagréables de doute, d’angoisse, de remise en question… Je me suis trompée plus d’une fois mais j’ai recommencé et aujourd’hui, j’ai trouvé ! Si ça peut t’aider à garder la pêche, garde en tête que « là où je me plante, je pousse » !
Pour en savoir plus et suivre notre projet :
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